jeudi 27 décembre 2012

C'est Noël?

Petit moment de bonheur avec mon chocolat chaud ultra
crémeux et, oh my god, du Babybel
C’était Noël, c’est bientôt le jour de l’an. Et c’est la première fois que je fête loin de tout le monde. Pour tous mes autres séjours, je faisais concorder les dates afin d’être de retour pour Noël, même si finalement, ça m’a simplement valu d’être complètement K.O. pour le réveillon.

Ceci dit, je ne me sens pas du tout Noël. Malgré la musique qui joue dans le laptop des colocs. Malgré les décorations très 70’s achetées sur le bord de la route. Même si la température est beaucoup plus fraîche le soir et la nuit, reste qu’un papayer et de la musique africaine un peu partout, ça ne met pas trop dans l’ambiance. Même les énormes boucles d’oreille Père Noël que je me suis patantées ne suffisent pas. Heureusement, après maintes péripéties, mon colis africain, de papier-collant revêtue, s’est rendu à bon port et la famille a pu recevoir ses cadeaux de Noël.
À défaut d'un boxing day, je me suis encore
 fait faire des vêtements
Le réveillon ici a été assez tranquille : souper et cocktails entre colocs. J’ai péniblement tenté de gardé les yeux ouverts jusqu’à minuit (levée tôt pour le boulot + trop de bouffe + trop de rhum = matante veut juste aller se coucher).  Le 25 nous avons rejoint une famille de coopérants dans notre restaurant fétiche, tenu par une famille franco-burkinabè.
 
Il faut dire que Noël est plutôt loin dans mes priorités. Je pense plutôt à 2013. Surtout au 18 février 2013, date où je reviens au Canada. C’est fucking bientôt ça. Il y a plein sûre plein de chose qui me manque du Québec (surtout la famille et les amis en fait… et les sushis). Par contre, je sais que je n’aurai pas le temps de tout faire ce que j’aurais voulu faire, au boulot et ailleurs aussi. Et il y a aussi toutes ces choses que je dois refaire au retour : trouver un endroit où squatter, refaire le cirque des inscriptions et compagnie pour terminer ma maîtrise, trouver un emploi me permettant de finir la dite maîtrise (et de faire de la pole), le tout en sachant très bien que je veux repartir sur un contrat dès la chose possible. Et le détail qu'il fera -2000 degrés.

Je ne suis pas encore fixée sur mes résolutions, je vous les épargne donc, pour le moment. J’ai, par contre, des souhaits pour l’humanité (rien de moins).

  1. Un traité pour contrôler le commerce des armes. Et, surtout,  une mise en application efficace. Parce que, tabarnak, je pourrais faire un abécédaire des évènements tragiques et trucs débiles liés au commerce des armes.
  2. Qu’il soit impossible de faire de la spéculation sur les aliments de bases et sur les terres arables. Parce que, tabarnak, elle est là la fin de l’humanisme : au moment où, littéralement, des populations crèvent au nom du libre-marché.
  3. Un vaste vent d’esprit critique et de curiosité intellectuelle.
  4. Sur une note plus légère, une licorne pour tout le monde.
J’ai des souhaits pour le Québec, mais ils sont souvent en lien avec la liste des choses qui m’énervent et dont je ne m’ennuie pas, liste qui sera dans un de mes derniers billets avant mon retour!

jeudi 20 décembre 2012

Bobo à bobo


La bonne nouvelle, c’est que je n’ai pas la malaria. Selon le médecin et mes symptômes, j’aurais des parasites. Je me fais donc un traitement de déparasitage, comme un chat de gouttières qui se faire vermifuger et je passe  la journée à écouter The nightmare before Christmas et Bad boys 2 en mangeant des ramens.
Sur le toit de la vieille mosquée à Bobo-Dioulasso
J’ai surtout des  migraines depuis une semaine, une nausée constante, et des crampes qui commencent quand Paul-Émile Gagnon (le nom que j’ai donné à mon parasite) s’énervent un peu dans mon ventre.

Il faut dire que je ne me suis pas beaucoup reposé dernièrement. Après les deux semaines de fous de la campagne électorale, il y a eu la mi-stage durant laquelle, entre un bébé éléphant et des bijoux touareg, je n’ai pas trop pris le temps de relaxer.

Et je suis partie visiter faire des courses pour le boulot et faire un peu de tourisme à Bobo-Dioulasso la fin de semaine suivante, en plus de mon retour à l’ancienne villa. Au moins, je n’ai plus Vanille qui me réveille pour rien la nuit.


Femme zen qui traverse un traffic de fou
Dans deux mois, je serai de retour au Québec. Cinq mois et demi, c’est définitivement trop court. Deux mois, c’est huit fins de semaine. Entre les tresses que je voudrais bien me faire faire, mes idées de commande pour la couturière, les hippopotames que je n’ai toujours pas vus, le trek dans le pays Sénoufo, ben me reste pas beaucoup de temps. Sans compter que les fêtes arrivent, ce qui annoncent un ralentissement au boulot, et que dans ce domaine là aussi, y’a encore beaucoup que je voudrais faire. Bref : hiiiiiiiiiiiii

mardi 11 décembre 2012

Mare au croco et poletalk

Bébé éléphant d'environs cinq mois
La mi-stage, c'est aussi le temps pour moi de faire le point. Côté moral, tout est resté assez stable. Je n'ai pas eu de gros choc culturel et je me suis adaptée assez facilement et assez rapidement. Côté forme, ça va. J'arrive toujours à faire mon inverted V et mon aprentice quand je me trouve une pole, mais mon shouldermount n'est plus au point. Les pieds quitte bien le sol, mais n'arrive plus à la pole. Et le tout avec une swing car en force je n'arrive plus à faire grand chose. J'ai beau faire presque une heure et demi de vélo par jour et faire un peu de musculation le week-end, rien ne remplace trois ou quatre soirée au studio de pole (je m'ennuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie). Quand je me retrouverai un contrat comme coopérante, je traîne ma pole, c'est aussi simple que ça.

La santé va bien, je n'ai même pas eu de petite tourista. J'ai vomi dans l'autobus une fois, mais dans mon cas, ça n'a absolument rien de bien tropical. Je ne sais pas trop si j'ai maigri ou grossi, mais j,ai rétrogradé de soutien-gorge.

Le job est toujours aussi intéressante. Évidement, tout est différent du Québec : la gestion du temps, la notion d'efficacité, la hiérarchie, etc. Mais c'est bien ça qui rend l'expérience si enrichissante.

Revenons donc à nous moutons, ou plutôt, à nos crocodiles.


C'est comme une grosse sacoche. Et non, il n'est pas empaillé!
En partant de Nazinga, nous sommes arrêtez dans une ferme expérimentale. Le but de la ferme : 1.Élever du gibier dont la viande est recherchée et permettre à des villages d'en faire l'élevage (le gibier est beaucoup plus rentable que les moutons ou les chèvres). 2. Constituer un baisodrome à animaux qui se font de plus en plus rare dans les réserves, un genre de motel cheap pour caracal et hyènes tachetées.

À la base, la ferme n'est pas faite pour être visitée. Il n'y a pas d'infrastructure et la petitesse des cages peut choquer. Le guide qui nous a fait faire la visite n'était pas non plus un biologiste, ce qui fait que beaucoup d'informations n'ont pu être donné. Ça m'a permis de rencontrer Juliette, une pauvre femelle chimpanzée qui a été donné à la ferme. Un imbécile de Ouagadougou avait un chimpanzé comme animal domestique et s'est rendu compte que ce n'était pas particulièrement approprié... Ils attendent de lui trouver un mâle, et de lui construire un enclos pour éventuellement réinsérer des petits chimps dans la réserve du parc W, où ces singes se font, comme dans le monde entier d'ailleurs, de plus en plus rare.

Couché de soleil sur la marre aux crocodiles sacrés

Par la suite, nous sommes retourné à Ouaga. Le lendemain après-midi, après une formation au siège d'Oxfam, nous devions aller au Musée national. Comme moi et une collègue y avions déjà été, et que ce n'est pas particulièrement palpitant comme visite, cette dernière à suggérer la mare aux crocodiles sacrés.

Je m'attendais à un truc comme on en trouve dans les Everglades. Un gros croco relativement apprivoiser avec un guide, et des crocos dans une mare, séparés par un grillage... mais non. Ici, fuck ça la sécurité minimal. Les gens se promènent autour du lac, avec des crocos un peu partout, sans aucune protection. "Ils sont sacrés et donc ne s'attaquent pas aux gens". C'est beau la foi. Faut dire qu'ils leur donne sans cesse des poulets, et que pour des animaux qui normalement mangent une fois par mois, ils ne ressentent pas tant l'envie de croquer du nassara. Le clou du spectacle est la chevauchée du plus vieux des crocodiles, qui aurait au-dessus de cent ans.


Mon premier collier touareg...et probablement pas le dernier
Après que chacune soit passé devant le kodak en s'assoieyant sur le croco ( même pas une joke ), on a voulu faire une photo de groupe. Comme j'étais une des plus à l'aise avec la bête, j'avais la main pas très loin de la tête. Le croco était pas trop à l'aise et à bouger lentement la tête, déclenchant l'hystérie de la gang de fille. Ça courrait et ça criait, et je me suis retrouvé un peu coincé entre le croco et une fille qui criait, à en perdre ses gougounes. Heureusement, l'ancêtre ne s'est pas vraiment fâché et n'a pas snapper dans le vide en emportant un bout de Mel.

Le lendemain, après un meeting sur le bord d'une piscine ( life's so hard), nous sommes arrêtées chez la coordonatrice qui recevaient la belle-famille, afin de voir les bijoux touareg que sa belle-mère vend. J'ai viré folle ( je ne suis pas la seule d'ailleurs) et ai acheté un collier et deux pairs de boucles d'oreille, le tout 100% argent. Faudrait que je gagne un prix ou un truc du genre pour le porter dans un grand gala et faire ma fraîche.

dimanche 9 décembre 2012

Mel Safari




Escalier entre des cases peintes
À la maternelle, des petits comiques m’appelaient Mélissa Safari. Franchement pas très recherché comme jeu de mot. Ceci dit, vingt ans plus tard, j'en fais finalement un, un safari. Pour la fille qui vire folle en voyant un ptit chat, je vous laisse imaginez quand je vois un bébé singe vert ou un bébé éléphant.

C'était le voyage culturel de la mi-stage, qui marque, comme son nom l'indique, la moitié de mon stage avec Oxfam. Nous sommes donc partie, toutes les stagiaires, en direction de la ville de Pô, au sud de Ouagadougou, pas très loin de la frontière avec le Ghana.

Le périple a commencé par une visite d'un village traditionnel, avec les maisons peintes de divers motifs, tous représentant des aspects importants du quotidien. Nous avons ensuite passé la nuit dans un genre de camping équipé de reproduction de ces dites maisons. Il était possible de dormir sur le toit et j'en ai profité pour rater des longues expositions de nuit.
Auto-portrait au sommet du pic. Au loin, le Ghana

Le lendemain, nous passons par le pic de Naori ( ou quelque chose du genre ). Mine de rien, un petit 400 mètres, dans une géographie généralement très plate, ça permet de voir très loin. Nous étions suffisament proche du Ghana pour recevoir un texto de la compagnie de cellulaire, nous welcomant in Ghana.

Et puis, ENFIN, direction le parc Nazinga, une réserve fauniques où la chasse est permise dans certaines zones. Nous n'avons même pas le temps de parcourir la distanca entre la barrière et le campement que, pouf, un troupeau d'éléphants apparaît! Envoye sur le top du 4x4 avec la DSLR. Petite note technique: mon ancien professeur d'anglais et voisin, et amateur de safari, m'avait conseillé un bridge ( gros zoom intégré et pas de mise au point à faire ). Ben il avait raison. Je m'en suis sortie, mais faire une mise au point manuel, sur un pickup, avec des filles qui crient tout autour, c'est pas si évident.Et la mise au point automatique, avec les arbres, les hautes herbes et les couettes de cheveux de stagiaires, on oublie.

Traversée de champ de coton... à défaut de champs enneigés
Arrivée au campement, on rencontre notre guide, un Peul scarifié qui spot absolument tout dans la brousse, puis on rembarque sur le toit du 4x4. On revoit nos amis les éléphants, qui n'ont pas trop envie de nous inviter à leur 5 à 7, semble-t-il. Ça barit, ça gronde, ça fait même des feintes de nous charger! Pas de danger, dit le guide... tant qu'on arrête pas le moteur et qu'on descend pas du 4x4. Et puis, au milieu des pachidermes fâché, un mini mini bébé éléphant! Il arrive même pas au genou de sa mère! On finit par partir avant de trop énerver le troupeau.

Plus loin, nous avons vu des waterbouk et autres antilopes. Puis, mon souhait s'est réalisé: au milieu de la route, une maman phacochère qui allaitaient ses bébés! La femme de Pumbaa ( ou plutôt ses co-épouses, il y en avait deux ) et leur enfants, avec leur grosses têtes et leur mini défenses!

Singe rouge semi-domestique. Ça paraît pas, mais il est attaché.
Retour au campement pour une petite bière et de la pintade. Le lendemain matin, nous refaisons une visite, moins concluante. Encore des antilopes ( dont une maman avec son petit), mais aussi des singes, au loin. Un bébé singe vert a essayé de pisser sur le 4x4 quand nous avons passé sous lui.

En sortant du parc, sur le bord d'un étang, il y avait quelques babouains, avec leur tête de chiens de garde et leur démarches ben relax.

La mi-stage ne s'est pas terminé ainsi. J'écrirai plus tard pour la visite d'une ferme d'élevage expérimental, la rencontre des crocodiles sacrés, et l'absence total de norme de sécurité entourant les animaux sauvages et potentiellement dangeureux au Burkina.