lundi 18 février 2013

Gooooooooooooooal

Mise en scène de moi qui parle à la radio. Le studio était fermé...
Le temps qu’il me reste en Afrique se compte maintenant en heures. Je prends l’avion peu après minuit. C’est bizarre, six mois plus tard de voir ce retour arriver. Si vite. J’anticipe depuis déjà plusieurs semaines et j’assume relativement bien mon retour et toute la gestion de paperasse. J’ai déjà mon rendez-vous chez la coiffeuse de pris… pour le lendemain matin suivant mon retour. Madame ne sera pas topshape, mais mes cheveux sont si laids que j’aurais de la difficulté à me concentrer sur quoique ce soit d’autre.

Moi, toujours en pleine harmonie avec la nature
Je suis de retour à Ouagadougou depuis dimanche dernier. On nous a fait revenir une journée plus tôt, au cas où les Étalons, l’équipe de soccer nationale ne remporte la finale de la Coupe Afrique des Nations, et que les fans trop heureux sèment l’anarchie et la terreur sur la route. Le pire, c’est qu’à après avoir vu des meutes d’ados en chest courir dans la rue, entre les clowns qui se mettent à trois sur un scooter pour faire des wheelés, je n’aurais pas été si surprise. Je me suis quand même laissée avoir dans l’enthousiasme général, je me suis même acheté un chandail de l’équipe.

Il faut dire que la demi-finale était particulièrement passionnante. Je l’ai regardé dans un maquis avec des collègues, dont mon superviseur que je n’ai jamais vu aussi expressif. Les Étalons qui passent pour la première fois ever en finale, gagnant automatiquement une place pour la prochaine coupe du monde, ce n’est pas rien. La finale n’a pas été aussi enlevante… et l’ambiance, trop coupée des amis et collègues burkinabés était franchement ordinaire.

J’ai passé les derniers jours à relaxer, magasiner quelques derniers trucs, voir des amis… et être malade. Mon système digestif a eu une petite faiblesse en arrivant à Ouaga, scrappant quelque peu mes plans de manger autant de bouffe africaine qu’humainement possible…

Mes bagages sont faits et j’attends.  Je tourne sans convictions quelques images avec ma caméra. Je cherche avec sans trop de convictions non plus un emploi à Montréal. Je reviens, mais pour peu de temps. J’ai appliqué avec un peu trop d’optimisme sur des postes de coopérante. En attendant, j’ai appliqué sur de petits projets, un à Mexico et un à Paris, question de me pimper le printemps un peu. Une chose est sûre, ce message sur mon blog ne sera pas le dernier! À bientôt!


Moi, très excitée d'être au sommet d'une colline à la frontière de la Côte-d'Ivoire. Mon excitation risque d'être moindre à la vue de la slush québécoise...

lundi 4 février 2013

Les cascades et l'angoisse du retour

Quand je disais à des gens qui connaissent à région que je m’en allais à Banfora, presque tous me disait « Banfora! À ouais les cascades ! ». Après 5 mois sur place, je suis enfin allée voir les fameuses cascades, ainsi que les dômes (des genres de restant de pics de Sindou, en plus chubby ). J’aurais dû y aller avant, parce après Niansogoni, les éléphants, Sindou et tout le tralala, ben je n’étais pas particulièrement impressionneé. J’ai préféré les hippos. Comme le dit l’adage, ce n’est pas le but, c’est le chemin pour s’y rendre qui compte (ou un machin du genre). En effet, la route que j’ai faite à vélo pour me rendre aux cascades étaient plus intéressante que l’attraction elle-même.

Le décompte à commencer. Dans deux semaines, je serai en train d’affronter la vague de froid inhumaine qui glace Montréal ( et qui a arrêté semble-t-il?). Au moins, j’ai une nouvelle doudoune qui m’attend. Si j’ai parfois eu des chocs culturels parfois intenses en voyage, c’est systématiquement le choc du retour que je trouve le plus difficile. Surtout que cette fois-ci, en six mois, j’ai eu le temps d’être bien confortable dans mon pays d’accueil. Il y a toujours les quelques jours où je ne fais que dormir, manger et regarder TLC.  J’appréhende depuis un petit moment déjà la période qui suit et qui généralement s’étend jusqu’à ce que quelque chose de nouveau et de stimulant m’arrive. Cette période durant laquelle je n’ai aucune énergie pour entamer quoique ce soit. Où je n’ai envie que de m’écraser sur une plage, quelque part. Où je n’ai surtout pas envie de me taper la paperasse de la réadmission à la maîtrise, la recherche d’appart et la recherche de boulot à temps partiel.

Au fil de mes séjours à l’étranger, j’ai développé un truc qui consiste à me concentrer sur la liste de choses qui m’énervaient en voyage. Chaque voyage donne lieu à deux listes : les choses dont je vais m’ennuyer, et celles dont je ne m’ennuierai pas. Je me concentre sur la première afin de bien profiter de mes dernières semaines au Burkina. La deuxième me servira quand j’aurai le mucus congelé dans la face en attendant un bus sur Laurier.

Ce dont je vais m’ennuyer :

La sauce arachide (Techniquement, je pourrais en refaire, mais je ne fais pas ça moi, cuisiner)
La chaleur. (Surtout la fausse chaleur fraîche de l’hiver Burkinabé)
Dire « woah, le pagne de la madame est trop beau! ». (Dans la série de je-suis-obsédé-par-les-vêtements)
Les salutations chaleureuses qui durent 20 minutes (Presque six mois plus tard, j’arrive enfin à en faire une partie en Dioula)
Manger du poulet grillé à l’ail avec mes mains, sur le bord d’une rue.

Ce dont je ne m’ennuierai pas :

Le manque de variété en termes de fruits et légumes
Entendre « laaaaaaaaaaaaaa BLANCHE! » au moins 32 fois par jours
Avoir toujours les pieds rouges de terre, même après une bonne exfoliation
Mon fucking vélo chinois
Les parasites, virus et autre machins pas cool qui se glisse partout
Le fait que je ne puisse pas porter de shorts