mardi 10 juin 2014

L'île de Gorée

L’île de Gorée est un de ces lieux à la fois magnifique et glauque. Le lieu est splendide, à une vingtaine de minutes en bateau de Dakar, mais garde les traces d’une des périodes les plus sombres de l’humanité. Des barreaux, trop de chaînes, des canons. Une période dont les conséquences sont encore douloureusement visibles aujourd’hui. Et il y a ses vendeurs de cossins insistants, globalement désagréables.

Des gens y habitent encore et vivent essentiellement du tourisme.

La veille de notre visite, un bout de l’île s’est effondré à cause de vagues particulièrement fortes des dernières journées.

C’est étrange de prendre des photos et de visiter, en filé de touristes, des bâtiments où on entassait des centaines d’esclaves, divisés selon leur sexe et leur poids. Et tout aussi troublant de voir l’état de la mer que certains ont affronté pour s’échapper, sans succès.


Les chiffres et les illustrations de la Maison des esclaves donnent des frissons. Et pourtant, il y a aujourd’hui encore plus d’esclaves que jamais. Esclavage domestique, sexuel, servitude pour dettes. On les compte en millions, et beaucoup sont des enfants. Des générations sacrifiées pour un système économique désuet. Le comble de l’injustice sociale qui se perpétue. Il est facile de se distancier de l’esclavage de l’époque coloniale. L’éducation n’était pas la même, l’information ne circulait pas autant. Avec la charte des droits et liberté, l’Internet et les rapports des différentes ONG… quelle est notre excuse aujourd’hui?



dimanche 25 mai 2014

Premiers jours à Dakar

Dès ma sortie de l'aéroport, je suis frappé par la fraîcheur de l'air. Je m'attendais à un four, un peu comme à Ouagadougou, mais j'avais oublié que Dakar est sur une presqu'île. L'air est frais, autour de 24 degré et une bonne brise agrémente le tout.

C'est frappant comment au Québec, on a tendance à dire "l'Afrique". Alors que quelque minutes à Dakar suffisent pour voir les énormes différences qu'il y a entre les deux seules capitales africaines que j'aie connu. Ici, il y a des trottoirs. En quelques jours, j'ai dû entendre "toubab" (blanc) qu'une seule fois ou deux. Les vendeurs y sont beaucoup moins insistants, l'accent n'a rien à voir. C'est peut-être différent dans les quartier plus touristique, mais ici, c'est franchement relax. Bref, j'ai un sérieux kick sur Dakar.

Je dors dans les résidences de l'ESEA (École supérieure d'études appliquées ). Et, omygodohmygodohmygod, y'a du wifi... des fois. Depuis mon arrivée, j'ai surtout passé du temps avec, disons le ainsi, partenaire en chef du projet, qui est professeur à l'ESEA. Il m'a d'ailleurs invité chez lui pour luncher avec sa famille : un lunch de poulet yassa (MIAM) manger par terre avec les mains. Je suis ensuite aller à la plage avec trois de ses filles. Dans ce quartier de Dakar, la plage est à un jet de pierre. Un peu avant le coucher du soleil, elle fourmille de jeunes qui jouent au soccer. Le sable est doux, bien que la plage ne soient pas nettoyée... mieux vaut donc regarder où on met les pieds. La mer est, disons... Atlantique. Les vagues sont assez grosses et l'eau est froide selon mes standards de fille-qui-ne-se-baigne-pas-en-bas-de-80F. Le paysage est magnifique avec la brume/fumé et le soleil couchant.

Fidèle à mon habitude, je n'ai pas encore de photos... Je n'ai pas pris mon fil de caméra, pensant que mon laptop de job aurait une craque-à-carte-SD... Mais non! Donc ça attendra un peu...

mardi 20 mai 2014

Mes mini vacances à Tulum ( ou la fois où j'ai fait du déni big time)

L’année où…


Tant qu’à faire du déni, autant le faire avec classe.  Samedi dernier, je fêté mes 28 ans. Pas sûre que j’assume de m’approcher autant de la trentaine. D’autant plus que le pourcentage de gens autour de moi étant marié et/ou avec des enfants et/ou proprio de quelque chose qui coûte plus cher qu’une DSLR. Bref, j’ai sacré mon camp au Mexique, juste à temps pour ajouter un pays à ma bucket list.

L’humidité et l’odeur de jungle me rappelle mes premiers voyages, à l’époque où on me disait toujours « ne stress pas, t’as le temps » et « wow, t’es bonne de faire ça toute seule à ton âge ». Le rôle de la jeune folle a laissé la place au rôle de celle à qui on demande conseil. C’est entre autres pour assumer ce rôle que j’ai voulu être accompagnatrice pour un groupe Québec sans frontières au Sénégal, cet été. Mais ça, c’est une autre histoire.



Cette dernière année à tout de même été une année de succès sur plusieurs plan :
-J’ai commencé à cuisiner des trucs qui goûtaient pas le rat mort, dont des œufs pochés!
-J’ai réussi mon twisted grip handspring
-J’ai déposé mon FUCKING MÉMOIRE
C’est pas rien.

Au programme pour mon séjour à Tulum? Lire. Courir. Manger des choses que je ne mangerai pas au Sénégal. Dormir. Porter des shorty shorts pendant que je le peux!Je suis aussi aller visiter des ruines maya, située à moins d'une heure en vélo cheap.



lundi 18 février 2013

Gooooooooooooooal

Mise en scène de moi qui parle à la radio. Le studio était fermé...
Le temps qu’il me reste en Afrique se compte maintenant en heures. Je prends l’avion peu après minuit. C’est bizarre, six mois plus tard de voir ce retour arriver. Si vite. J’anticipe depuis déjà plusieurs semaines et j’assume relativement bien mon retour et toute la gestion de paperasse. J’ai déjà mon rendez-vous chez la coiffeuse de pris… pour le lendemain matin suivant mon retour. Madame ne sera pas topshape, mais mes cheveux sont si laids que j’aurais de la difficulté à me concentrer sur quoique ce soit d’autre.

Moi, toujours en pleine harmonie avec la nature
Je suis de retour à Ouagadougou depuis dimanche dernier. On nous a fait revenir une journée plus tôt, au cas où les Étalons, l’équipe de soccer nationale ne remporte la finale de la Coupe Afrique des Nations, et que les fans trop heureux sèment l’anarchie et la terreur sur la route. Le pire, c’est qu’à après avoir vu des meutes d’ados en chest courir dans la rue, entre les clowns qui se mettent à trois sur un scooter pour faire des wheelés, je n’aurais pas été si surprise. Je me suis quand même laissée avoir dans l’enthousiasme général, je me suis même acheté un chandail de l’équipe.

Il faut dire que la demi-finale était particulièrement passionnante. Je l’ai regardé dans un maquis avec des collègues, dont mon superviseur que je n’ai jamais vu aussi expressif. Les Étalons qui passent pour la première fois ever en finale, gagnant automatiquement une place pour la prochaine coupe du monde, ce n’est pas rien. La finale n’a pas été aussi enlevante… et l’ambiance, trop coupée des amis et collègues burkinabés était franchement ordinaire.

J’ai passé les derniers jours à relaxer, magasiner quelques derniers trucs, voir des amis… et être malade. Mon système digestif a eu une petite faiblesse en arrivant à Ouaga, scrappant quelque peu mes plans de manger autant de bouffe africaine qu’humainement possible…

Mes bagages sont faits et j’attends.  Je tourne sans convictions quelques images avec ma caméra. Je cherche avec sans trop de convictions non plus un emploi à Montréal. Je reviens, mais pour peu de temps. J’ai appliqué avec un peu trop d’optimisme sur des postes de coopérante. En attendant, j’ai appliqué sur de petits projets, un à Mexico et un à Paris, question de me pimper le printemps un peu. Une chose est sûre, ce message sur mon blog ne sera pas le dernier! À bientôt!


Moi, très excitée d'être au sommet d'une colline à la frontière de la Côte-d'Ivoire. Mon excitation risque d'être moindre à la vue de la slush québécoise...

lundi 4 février 2013

Les cascades et l'angoisse du retour

Quand je disais à des gens qui connaissent à région que je m’en allais à Banfora, presque tous me disait « Banfora! À ouais les cascades ! ». Après 5 mois sur place, je suis enfin allée voir les fameuses cascades, ainsi que les dômes (des genres de restant de pics de Sindou, en plus chubby ). J’aurais dû y aller avant, parce après Niansogoni, les éléphants, Sindou et tout le tralala, ben je n’étais pas particulièrement impressionneé. J’ai préféré les hippos. Comme le dit l’adage, ce n’est pas le but, c’est le chemin pour s’y rendre qui compte (ou un machin du genre). En effet, la route que j’ai faite à vélo pour me rendre aux cascades étaient plus intéressante que l’attraction elle-même.

Le décompte à commencer. Dans deux semaines, je serai en train d’affronter la vague de froid inhumaine qui glace Montréal ( et qui a arrêté semble-t-il?). Au moins, j’ai une nouvelle doudoune qui m’attend. Si j’ai parfois eu des chocs culturels parfois intenses en voyage, c’est systématiquement le choc du retour que je trouve le plus difficile. Surtout que cette fois-ci, en six mois, j’ai eu le temps d’être bien confortable dans mon pays d’accueil. Il y a toujours les quelques jours où je ne fais que dormir, manger et regarder TLC.  J’appréhende depuis un petit moment déjà la période qui suit et qui généralement s’étend jusqu’à ce que quelque chose de nouveau et de stimulant m’arrive. Cette période durant laquelle je n’ai aucune énergie pour entamer quoique ce soit. Où je n’ai envie que de m’écraser sur une plage, quelque part. Où je n’ai surtout pas envie de me taper la paperasse de la réadmission à la maîtrise, la recherche d’appart et la recherche de boulot à temps partiel.

Au fil de mes séjours à l’étranger, j’ai développé un truc qui consiste à me concentrer sur la liste de choses qui m’énervaient en voyage. Chaque voyage donne lieu à deux listes : les choses dont je vais m’ennuyer, et celles dont je ne m’ennuierai pas. Je me concentre sur la première afin de bien profiter de mes dernières semaines au Burkina. La deuxième me servira quand j’aurai le mucus congelé dans la face en attendant un bus sur Laurier.

Ce dont je vais m’ennuyer :

La sauce arachide (Techniquement, je pourrais en refaire, mais je ne fais pas ça moi, cuisiner)
La chaleur. (Surtout la fausse chaleur fraîche de l’hiver Burkinabé)
Dire « woah, le pagne de la madame est trop beau! ». (Dans la série de je-suis-obsédé-par-les-vêtements)
Les salutations chaleureuses qui durent 20 minutes (Presque six mois plus tard, j’arrive enfin à en faire une partie en Dioula)
Manger du poulet grillé à l’ail avec mes mains, sur le bord d’une rue.

Ce dont je ne m’ennuierai pas :

Le manque de variété en termes de fruits et légumes
Entendre « laaaaaaaaaaaaaa BLANCHE! » au moins 32 fois par jours
Avoir toujours les pieds rouges de terre, même après une bonne exfoliation
Mon fucking vélo chinois
Les parasites, virus et autre machins pas cool qui se glisse partout
Le fait que je ne puisse pas porter de shorts

 

 

 


 

lundi 21 janvier 2013

Fausse trek à Sindou et fucking terroristes




Tro-glo-dy-tes
J’ai presque dû annuler un week-end à Ouagadougou. Couvre-feu à 20h00… puis à 22h00. Extrême prudence requise. Tout ça à cause des fuckings groupes islamistes au Nord-Mali. Et de la prise d’otage en Algérie qui a, entre temps, très mal tournée. Normalement, c’est le genre de situation que je trouve à la limite excitante. Ça me donne l’impression de vivre dangereusement. En toute honnêteté, je me serais bien passé du down que j’ai eu sachant que je ne pourrais pas partir… suivi du high que j’ai eu en apprenant que je pouvais finalement prendre le bus. Trop d’émotions, ça fatigue matante.

Ceci dit, les consignes de sécurité demeure plus élevées que normalement. Mais ne vous inquiétez pas, la seconde où la situation s’envenimerait au Burkina, je sais pertinemment qu’Oxfam me mettre dans le premier avion pour la Canada.

Au loin, le Mali. Pas de salafistes en vue...
Tout ça arrive après un week-end de feu, celui du 13 et 14 janvier. Je suis partie avec une collègue d’Oxfam pour Sindou, dans le but de faire un trek de deux jours dans de petits villages du Sénoufo, région du sud-ouest du Burkina. Comme nous n’avions qu’une nuit de libre pour dormir dans la brousse, les itinéraires disponibles étaient un peu moche. Nous avons donc opter pour les deux endroits que je voulais le plus visiter : le village troglodyte de Niansogoni et le mont Tenakourou, plus haute montagne du Burkina. En termes de chiffres, ça donne, pour deux jours, six heures de moto pour à peu près trois heures de marche. Pour l’exercice, on repassera. Pour les paysages, c’était incroyable. Le mont Tenakourou a beau faire 749 m, il est tellement étendu que son sentier fait à peine deux kilomètres, avec un dénivelé de top deux cents mètres. Ceci dit, du sommet, on voit le Mali, à quelques kilomètres seulement.

Motons de coton
Le village troglodyte (faussement troglodyte en fait, les maisons ne sont pas construite dans la roche, mais faites d’argile (genre) et coller aux parois d’une magnifique falaise) est niché au sommet d’un pic. La courte montée est superbe et, d’un plateau, on peut voir la Côte-d’Ivoire. Mon visa m’empêchait peut-être de quitter le pays, mais j’aurai réussi à me rendre à la frontière de trois autre pays, pas si mal comme prix de consolation.

mardi 15 janvier 2013

2013, l'année des hippos

Je sais, je sais. On est déjà le 15 janvier, je suis un peu beaucoup en retard pour un billet sur le jour de l'an. Que voulez-vous, ça buggait, et le rythme africain a quelque chose de contagieux. Et la photo de couché de soleil date du Laos... pour une raison mystérieuse, blogger ne me laissait télécharger que des photos déjà sur mon blog...

J’avais dit que finalement, 2012 ne serait pas l’année de la fin de la maîtrise, mais l’année où je verrais des hippos. Et bien non, il a fallu attendre quelques jours en 2013 pour que, j’aille enfin voir l’animal qui tue le plus de gens en Afrique, après les moustiques.

Je me suis gâtée avec un mini voyage à vélo (un gros 7km sépare Banfora du lac aux hippos) et j’ai dormi dans une case d’un camping tout près. J’ai enfin pu justifier l’achat de mon zoom, achat fait juste avant mon départ ( Eh bon, tout de même justifié par mes photos de bébés éléphants).

J’y suis allée juste avant le couché du soleil, question d’avoir une belle lumière. Et parlant de bébé, un tout petit s’est sorti la tête jusqu’au coup, comme un genre de lemming aquatique.

Pour le jour de l’an, ce qui s’était annoncé comme une grande fête était très très calme. La très grande majorité des gens ont plutôt fêté en village, avec la famille. Rien de particulièrement croustillant de ce côté.

Le compte à rebours est commencé. À peine plus d’un mois avant mon départ. Au boulot je suis dans le sprint final, avec des ajustements pour bien utilisé le temps restant. J’aurais bien pris un petit deux mois de plus. Et puis, pas sûre que j’ai envie de rentrer tout de suite avec vos histoires de 50cm de neige à Montréal! Moi, je pense que ça serait plus simple que chacun viennent me visiter alors que je reste ici bien au chaud!
 
Dans un autre ordre d'idée, j'ai choisi mes résolutions :
1.Finir ma maîtriste (pour vrai)
2.Aller à NYC au moins une fois cette année
3.Me mettre à la course à pied (pour vrai)