vendredi 6 août 2010

Au royaume des Kurds

Dans le village de Karadut, les kurds affirment leur identite avec fierte. J'ai d'ailleur appris comment dire ''riz'' en Kurd...tres utile me direz-vous. İci, la journee se succedent en possibilite de cover de National Geographic. Un vieux monsieur en habit traditionnel boit du the en fixant les montagnes. Un ptit gars mene un trio de chevres a poils longs. Une femme en niqab (il y en a quelques unes dans la region) traine une vache cornue. Le vent prends dans sa robe, la afaisant gonfler. Elle a l'air d'un fantome a cote des villageoises aux pantalons fleuries et au tchadors multicolors.

Avant d'y arriver, j'ai passe par Kahta. Un dude entre dans mon minibus et me demande si je veux faire un tour organise au Nemrut. Je dis non, je m'en vais a Karadut. Le dude, c'est un vendeur qui ne sait pas mentir. Premiere chose, il me dit que 2 touristes etaient a Karadut et sont revenus parce que c'etait trop cher. Yeah right. İl me dit qu'aujourd'hui, il y a un special etudiant. Yeah right. Je sors du bus et l'ecoute un peu, au cas ou un bon deal pourrait sortir de son tas de bullshit. Mais non, ça empire. Je devrais aller a tel hotel, car il y a 2 filles d'espagne qui vont au Nemrut demain. (C'est un argument ça?) La 4e fois en ligne que je reponds '' İ don't care, İ wanna go camping in Karadut'', avec un crescendo de perte de patience dans la voix, il me demande si je suis Italienne... pas sure que c'est bon signe! Apres il me dit que Karadut n'est pas seulement trop cher, mais dangeureux! İl ne veut pas me vendre quoique ce soit, il veut me proteger. Une voyageuse solo corenne s'est fait agresser la veille par le proprio de l'hotel ( quel hotel? J'm'en va dans un ptit camping familiale maudit cave!)... J'aurais pu y croire, s'il avait eu l'intelligence de trouver une hierarchie consequente dans ses mensonges. La securite passe quand meme avant l'argent. Le soir, une fois a Karadut, je le vois passe en minivan de touristes. İl parle avec le proprio de la place ou je suis, me voit et me dit: you found a good place! J'ai rien compris, mais a mes amis qui viennent en Turquie, Karadut est un meırveilleux pğetit village et la meilleure option pour visiter le Nemrut.

J'etais donc a Karadut pour grimper le Nemrut Daği. Vite comme ça, partir faire du hiking, toute seule, dans le sud-est de la Turqie, par 45 degrees au soleil, c'est pas dans le top 3 des meilleures idees que j'ai eu. Et pourtant. Premierement, j'ai appris que le facteur vent fonctionne aussi en ete, et qu'avec un bon vent, 45 degrees se ressent plutot comme un ptit 27, donc amplement confortable. Et le Nemrut Daği est ultra touristique en raison des grosses tetes laides qu'on retrouve au somment. (Une cinquantaine d'annees avant Jesus, un roi a decide de prouver son amour des dieux en se faisant construire une colline de roche sur une montagne et d'ajouter aux flans est et ouest du tas de gernottes, des statues de Dieux assis sur des trones. Depuis les tetes sont tombeesş mais sont en bonne etats... sauf une tete d'aigle qui a perdu son bec et ressemble maintenant a un leming!!) La route est donc en pave unie, et des bus et taxi circulent regulierement. Il n'y a pas vraiment d'arbre, ce qui fait que le premier barbu qui voudrait m'attaquer, ben je le vois venir 15km d'avance. Anyways, la reaction generale des turcs ( ou plutot des kurds je devrais dire) a me voir monter la montagne a pıed est un melange de jugement (ils pensent que je suis folle) et d'impressionnement ( j'avais besoin de me crere un mot bon). Ça a l'air que ça arrive pas souvent. Et pour l'eau, tous le monde m'en donne! Ça va des proprio d'auberges aux chauffeurs de taxi en passant par les monsieurs a la gate du parc. Le seul hic est le coup de soleil pas cool que j'ai pognee sur les molets. J'ai l'air de porter des legging en permanence...

Je suis de retour a Malatya. J'ai decide de passe une nuit ici avant d'aller a Goreme. Je suis raquee, ma peux brule, et je sais de facto que la tv a mon hotel pogne un poste en anglais! Dans le bus, j'etais assise a cote d'une femme avec son bebe. Talons hauts, belle jupe façon Grease, petit chandail rouge, tchador qui fit et maquilage impeccable. La pauvre est atteinte du meme mal que moi : le mal des transports. Je lui aurait bien offert le siege sur le bord de la fenetre, mais mes gravols etaient dans mon sac, paquette sous des sacs de riz. J'ai fait ce que j'ai pu, c'est-a-dire controler ma propre envie de vomir tout en tenant son bebe pendant qu'elle vomissait dans un sac. Hold my baby while İ throw up. Poor girl.

1 commentaire:

Guy Laliberté a dit…

Salut Mélissa !
Ben oui c'est ton ''mononcle''Guy,on s'est revue au mariage d'Étienne tu te souviens ? Grâce à André qui nous a refilé ton blog, je te suis et lis tout tes commentaires, tu me fais bien rire avec ta façon de voir le monde, surtout tes commentaires entre parenthèses, je t'admire beaucoup pour ce que tu fais (et m'inquiète aussi un peu)bien des têtes enflées que je connais ,n'aurais pas la moitié de ton audace, savoure tes aventures, les bonnes comme les mauvaises, tu as la chance d'être intelligente, belle, courageuse,peu de gens possède toutes ces qualités en même temps.Bon, assez de moral, je te suivrai dans toutes tes péripéties en te lisant, et avec mon coeur, à ton retour si tu passe par Québec viens nous raconter ça en personne, je serais très heureux de te revoir !
Bon voyage !
Mononcle Guy :)