lundi 26 novembre 2012

Journaliste et gardienne de chat


Micro de la console
Je devrais me faire imprimer des cartes d’affaires : journaliste et gardienne de chats. Mine de rien, j’en suis à ma troisième expérience avec ces félins. En plus, si je me fie à Foglia, parler de chat, ce n’est pas comme faire de la satire, tu ne risques pas ta carte de la FPJQ (que je n’ai pas, anyways ). Ce ne sont pas des activités contradictoires.

C’est donc depuis vendredi dernier que j’habite la maison d’un couple de coopérant en vacances, afin de m’occuper de Vanille, le chat-qui-chiale-tout-le-temps. Avant, Vanille avait un autre compagnon, mais la rumeur veut que les voisins l’aient mis dans leur riz-sauce.

En plus de travailler six jours sur sept pour la campagne électorale, et de passer le septième à faire ce que je n’ai pas pu faire durant les six précédent, bah je me fais réveiller la nuit par une bestiole qui « veut sortir-veut rentrer-veut-sortir-veut-rentrer ». Au moins, j’ai trouvé un truc : comme avec les T-Rex, il suffit de ne pas bouger et de ne pas faire de bruit et la bête s’en ira d’elle-même.

 
Je ne pensais jamais dire ça un jour, mais ça manque de relations publiques ici. Pas moyens d’avoir l’agenda des partis afin de couvrir leurs évènements. On leur offre un cinq minute gratuites d’enregistrement, pour être autant démagogue qu’ils le veulent, et la moitié ne répondent même pas à l’appel. Ce qui donne parfois des bulletins d'information de cinq minutes, incluant les jingles.

Mon ami le lait condensé sucré dans le café
 (pour vrai, c'est plutôt le lait concentré dans le thé au gimgembre) 
Comment se porte la démocratie au Burkina? Bah, il y a pire, quand même. Comme je dis souvent, au moins le pays n’est pas en guerre (techniquement, pas encore, il prévoit quand même envoyer de ses troupes au nord-mali).  Il y a la langue de bois, les politiciens qui ne connaissent pas leur programme et sont incapables de répondre aux questions de la toubabou aide-journaliste, l’acharnement sur des pseudo-problèmes débiles alors qu’il y a des problématiques criantes auxquels il faudrait s’attaquer au PC. Rien de particulièrement nouveau dans le paradigme de la politique.

Il y a le problème de l’opposition trop fracturée (tiens donc,  j’ai déjà vu ça quelques part ). Il y a, dans tout le Burkina , soixante-quatorze partis politiques. Soixante-quatorze (potentiellement plus, ça dépend des sources…).  Certains ne sont constitués que de trois ou quatre personnes, qui, autour d’une Brakina, on décidé de fonder un parti. Il n’y a, selon ce que j’entends, pratiquement aucune communication entre les partis politiques, alors que certains ont des programmes et des valeurs très semblables. Pendant ce temps, le parti au pouvoir… reste au pouvoir.
Ce n'est pas Vanille, mais elle est aussi cute que cette
 famille de lémurs trouvé sur google...

Ceci dit, même si les gens peuvent voter pour le parti de leur choix, près de 80% de la population de plus de 15 ans ne sait ni lire ni écrire (chiffre du factbook de la CIA). Comment peut-on espérer avoir une certaine éducation politique quand l’éducation de base est défaillante? Surtout quand LA technique de séduction des masses et de faire des party et de donner des t-shirts…

mardi 20 novembre 2012

Élections prises deux


Mante religieuse qui n'a absolument pas rapport avec mon billet
L’été dernier, j’ai dû quitter mon poste de journaliste à temps partiel afin de me consacrer, à temps plein, à la rédaction de mon mémoire de maîtrise (maîtrise qui n’est d’ailleurs toujours pas terminée…). J’ai donc manqué la dernière campagne électorale, et Dieu sait que j’aime les campagnes électorales. J’ai lâché le théâtre pour m’intéresser à la politique parce que, ironiquement, je trouve les deux pas mal semblable. Politique et théâtre, même combat. Comme la WWF aussi, d’ailleurs.

Mais tout n’était que partie remise parce que, vendredi dernier, à la radio, nous avons eu notre première réunion d’équipe afin de planifier la couverture de la campagne électorale. Les législatives se déroulent dans tout le Burkina, et les municipales se déroulent, en même temps, à Banfora. En tout, dix partis se disputeront le pouvoir à Banfora.

La campagne a donc officiellement débuté le 17 novembre dernier, à minuit. J’ai pris mon samedi off pour aller à Bobo faire le plein de noodle soups et de bière. Une fille doit avoir ses priorités. D’ailleurs, dans le bus au retour, nous nous sommes fait arrêtés dans la rue par une foule qui scandait des slogans d’un des parties en tapochant sur tous les véhicules passant par là.

Dimanche soir (a.k.a l’après-midi au Burkina), j’ai accompagné un des journalistes de la radio afin d’aller couvrir un évènement d’un des parties. Musique, show de boucane de scooter, welley à moto, arrivée du cher de l’opposition en 4x, bref, ici, on a le sens du spectacle politique. Pas le genre de trucs qu’on verrait aux rassemblements du P.C.C. Ni aux rassemblements des jeunes libéraux…

Il s’agissait de l’UNIR/PS (Union pour la renaissance/Parti sankariste), un parti de gauche, se disant héritier du parti de Thomas Sankara. Je vous ferai un petit briefing sur l’histoire politique du Burkina dans un prochain billet… ou vous référerai à wikipédia si je me sens trop paresseuse. Les discours des différents candidats (une femme comme député et un homme à la mairie) et du chef de l’opposition parlaient de belles idées, avec peu ou pas de concret. La routine politique habituelle, quoi. On a dit vouloir des politiciens intègre, sincère et transparent. Ça tombe bien, nous aussi.

Quand l’attention des quelques deux cents personnes réunies baissaient, on leur demandait ce qui se passait. « On a faim », répondait-on, relativement à la blague.

Pendant ce temps, une jeune fille, visiblement atteinte d’une déficience intellectuelle se promenait, pieds nus, quémandant des sous  avec un vieux pot de yogourt en plastique.

 

lundi 12 novembre 2012

Fashion victim et show de pompier


Détail d'un de mes hauts
Dimanche matin, notre proprio/voisin/ancien sapeur-pompier nous amène aux journées portes ouvertes à la caserne ( clin d’œil aux filles de poles! ).  Malheureusement, ils n’étaient pas en chest à danser sur du mauvais dance. Dans ma tête, c’est comme ça dans les casernes. Au Burkina, pas besoin de site web comme gore.com. Il ne suffit que d’aller voir les archives des pompiers, bien afficher sur un tableau. J’avoue que le concept de montrer des victimes avec la crâne ouvert et les intestins à l’air peu traumatiser les enfants qui ne voudront plus jamais appeler le 911 burkinabè pour faire des blagues. L’effet paquet de cigarette fonctionne peut être aussi sur les chauffards assez nombreux par ici. Pour le reste, c’était intéressant, mais surtout interminable.


Robe cocktail
Je n’écris pas beaucoup parce que ma vie est assez routinière. Je me lève et vais travailler à la station de radio en vélo, pour un total d’environs une heure trente par jours, en comptant le midi. Du lundi au vendredi. Le week-end, ça dépend. Le plus souvent je fais des courses pour la semaine, j’écris mon blogue, je vais à la piscine. Parfois je vais en excursion quelque part. Si je ne mets pas plus de photos, c’est que blogger, déjà pas particulièrement rapide pour uploader prends environs une heure et demi pour trois ou quatre photos. (Et non, l’Afrique ne m’a pas rendu particulièrement plus patiente)

Un de mes plaisirs de la vie est de dénicher des vêtements de secondes mains vendues dans de petites échoppes. J’en suis à cinq pantalons et six chandails. Pour un total d’environs trente dollars, je me constitue une garde-robe de future coopérante.

 L’autre option, fort agréable mais plus chère, est de se faire faire des vêtements chez une couturière. Après maintes recherches pour retrouver celle de la stagiaire de l’an dernier, je suis débarquée avec mes croquis et mes quatre pagnes. Elle n’est pas donnée, mais elle a des doigts de fées.
Kit relativement traditionnel
Kit pantalon de hippie et petit haut


mardi 6 novembre 2012

À l'aventure aux pics de Sindou

Les pics de Sindou, au couché du soleil
Jeudi dernier, ma copine stagiaire de Ouaga débarque à Banfora. La mission: faire de la randonnée aux pics de Sindou. Nous partons prenons donc un taxi-brousse pour faire les 50 km qui séparent Banfora du village de Sindou. Par chance ( ou malchance, c'est selon), il n'y a ni chèvre ni boeuf, ni dedans, ni sur le toit du mini-bus. Les gens ici ont cette tendance à pousser les limites de la suspension de leur véhicules... Deux heures et demi plus tard, nous arrivons, avec l'arrière train en compote.


Vu typique sur une route de terre
Arrivée à Sindou à la noirceur, le propriétaire du camping chez qui j'avais réservé une petite cabane nous attendais. Après une douche et un riz-sauce, il nous amène voir ce qui se passe au loin, là où joue les tam tams. (Sindou a la réputation d'être un party town). C'est un mariage. Ben, une des cérémonie entourant le mariage. Ce soir-là, c'est la danse des femmes. La mariée est au centre, vêtue d'une wonderbra blanche, d'un pagne coloré et d'une genre de perruque disco faite avec des guirlandes de Noël. Trois percussionnistes percussionnent, comme de raison. Les femmes du villages, des édentées aux poupons sont là, à danser. Elles traversent le village, entre les cases, jusqu'à, retrouver le nouveau mari de la jeune fille. Nous quittons entre le moment où chacun donne de l'argent et raconte des anecdotes sur la jeune mariée, et le moment où on lave la jeune fille. Moment où les hommes ne sont pas admis.


"Tu ne dois jamais aller dans cette zone sombre Simba!!"
Le lendemain, direction les pics. C'est très beau, et la randonnée est courte. Je rentabilise l'achat de mon nouvel objectif. Par chance, nous partons lorsque deux autobus de l'âge d'or débarque. Comme on n'est pas du tout fatiguée, on décide d'aller au barrage, à pied. Sept kilomètres, c'est pas si mal. M'enfin. Pas si mal quand on a suffisament d'eau, et qu'on se rend au fucking barrage. L'histoire, c'est qu'on nous avait dit de suivre les pilônes. Et on a suivit les fucking pilône, jusqu'à leur fin... devant un beau trou de bouette. Fallait prendre un autre tournant, un moment donné, paraît-il. En plus, paraît qu'il y avait des hippos dans ce lac/barrage. Ben coudonc. Au moins, on aura fait de l'exercice.



Entre temps, j'ai enfin reçu les vêtements que je me suis fait faire. Vous verrez ça dans mon prochain post